Les Ecuries de la Tour
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Journal des Ecuries

Le petit journal des Ecuries

Le petit journal des Ecuries

 

Quelques aphorismes à méditer en aout:

A cheval, il ne faut pas cesser d’observer.

L’équitation n’est pas une science exacte. Il faut « sentir » et non avoir un « système » dans la tête.

Il y a deux choses en équitation : la technique et l’âme.

L’équitation, ce n’est pas plaire à tout prix à un jury de concours, c’est le dialogue en tête à tête avec un cheval, c’est la recherche de la perfection.

Si un jeune cheval fait un travail simple, nous devons apprécier sa bonne volonté. Si un vieux cheval vainc ses raideurs pour votre plaisir, sachez l’apprécier encore plus.

 

Si votre cheval s’énerve, ne vous fâchez pas. Caressez-le de la voix.

 Au Paradis des chevaux :

Seigneur,

Permettez-moi, en toute humilité, de m’adresser à Vous, car l’homme, mon Maître, à qui j’ai offert toute ma confiance et toute ma vie, ne sait plus me comprendre, ne sait plus me respecter, mais surtout, ne sait plus m’aimer.

Par ignorance. Par oubli.

Je vous en prie, Seigneur, implorez-le d’écouter, mais surtout d’entendre cette prière.

Cette prière est la mienne, mais surtout celle de mes semblables.

 Mon Maître, je ne suis ni ta conquête, ni ton bien, je suis ton compagnon.

Je t’ai toujours offert mon cœur, ma force, mais surtout mon amour.

Et cela tout au long de nos misères, de nos peines, de nos souffrances, mais surtout de nos joies.

Aussi respecte mes souffrances, mais surtout apprend à partager mes moments de bonheur.

Mon Bonheur ? C’est d’être avant tout avec toi, t’attendre, te retrouver, me sentir ton ami, celui en qui je puis espérer, en tout cas le croire.

Ce que tu es capable de m’offrir ne dépends que de toi, ainsi es-tu le seul responsable de ma vie.

Ma vie, celle des chevaux de guerre, celle des chevaux de voiture, celle du cheval de picador, et celle du cheval de course.

Alors, n’oublie surtout pas nos amours partagés.

N’oublie pas nos oreilles attentives aux bruissements de la forêt.

N’oublie pas, dans la nuit pâlissante, le chant mélancolique du merle solitaire.

N’oublie pas le frémissement de mes naseaux.

N’oublie pas nos marches discrètes en sous-bois.

N’oublie pas nos corps et nos âmes unis par la grâce, dans le silence sacré du Manège, lors d’un piaffer dont la légèreté, fragile mais étincelante comme le cristal, nous semblaient presque éternels.

N’oublie pas notre folle complicité dans une course insensée face à un obstacle qui paraissait infranchissable … et pourtant nous l’avons survolé.

 

Alors comprends comme je t’aime.

Veux-tu me rendre cet amour immense que je te porte ?

Au moment ultime de ma vie… au moment où pour moi le couchant ne pourra devenir que nuit éternelle, épargne-moi toute souffrance … toute peur de l’inconnu qui m’attend.

Je t’en supplie … reste alors près de moi … tout contre moi.

Apaise-moi de tes paroles. Rassure-moi par la douceur de ta voix.

Accompagne-moi doucement, avec toute la force de ton âme vers où je t’ai promis de t’emporter sur mon dos.

Au paradis des chevaux …

 

 

Extraits de « Au paradis des chevaux » (mai 2002)

de Paul Antoine Pulvénis de Seligny 

 

Le vocabulaire du Manège : la robe Isabelle

L’adjectif Isabelle, qui caractérise la belle robe jaune pâle, légèrement tachetée de nos chevaux vient de l’Espagnol Isabel et arrive en France en 1595, quelques 90 ans après la mort de la célèbre reine, Isabelle la catholique. Reine de Castille, elle avait épousé Ferdinand d’Aragon, et l’union des deux royaumes ainsi scellée donna naissance à  l’Espagne.

Isabelle la catholique avait coutume de se vêtir de vêtements blancs. Lorsque son époux parti pour la croisade, elle fit vœu de ne pas changer de vêtements jusqu’au retour d’icelui. Las, il resta près de trois ans en terre sainte. Lorsqu’il revient enfin, la robe blanche avait subit les outrages du temps et de la vie quotidienne, même pour une reine. Il avait pris quelques taches et le blanc était moins net.

Ce qui donna le nom d’Isabelle à nos chevaux dont nous aimons tant les robes.

Reflexions sur la musique, la sculpture, le dressage et la RLM :  Tempo, mouvement, cadence.

Partons des réflexions du peintre et sculpteur Matisse, qui fut également un excellent cavalier, et à une certaine idée de l’espace. L’important pour lui est ce qui est « autour » de la sculpture.

Il recherche dans son œuvre le Tempo, le Mouvement, la Cadence.

Notions chères aux  cavaliers et aux musiciens

Le Tempo est  l’allure, dans laquelle s’exécute une œuvre musicale ou une figure en dressage. Le Mouvement est le degré de rapidité donné à la mesure. La Cadence le rythme de l’accentuation.

C’est également toute la difficulté dans l'équitation de dressage d’oser laisser des silences, des réserves, qui mettront en valeur le mouvement. Ne pas remplir l’espace à tout prix. Laisser la place à la poésie. Avoir  un rapport au silence pour s’ouvrir à la rumeur du monde. Envoyer dans l’espace des images aux spectateur  qui pourra les attraper et les faire siennes.

Tout l’art du cavalier, comme du musicien, n’est pas de faire éxécuter au cheval des figures pour lui, mais de les envoyer dans l’espace pour qu’elles volent  jusque dans les yeux des autres. Elles prolongent la beauté du cheval et retranscrivent les sentiments, en laissant des réserves, silences qui par magie deviennent la beauté du mouvement, comme les réserves des peintres, ou le vide des sculptures.

 

 


 

 

 

 Le vocabulaire du Manège : le Paturon

 

Le paturon, est un mot né au XVI° siècle, de la famille du latin pascere, pastus : paître, nourrir et engraisser les bestiaux.

Le nom de cet os des antérieurs de nos chevaux est un dérivé de pâture : « l’entrave » qui désignait la corde de berger destinée à mettre une corde en huit autour des antérieurs des chevaux afin qu’ils puissent suffisamment se déplacer pour brouter, pour paître, mais pas assez pour trop s’éloigner.

Dans la même famille, on retrouve les mots empêtrer, mais aussi pasteur (berger, puis ministre du culte), repu ou repas (qui vient de repaître).

 

 

 

Le vocabulaire du Manège : le Maréchal ferrant

 

En français : Le mot « maréchal » vient du Franc : « serviteur (skalk) responsable des chevaux (marh) » : marhskalk . Il a donné en latinmariscalcus qui associé au terme ferrant devient  Maréchal ferrant : le responsable du ferrage des chevaux.

Certains auteurs proposent une autre étymologie : « l’homme qui manipule des pierres chaudes », du pré roman Marr « pierre » (qui a donné marelle). Cette deuxième version est proche de celle en niçois et langue d’Oc. Puisque lou Manescau  en provençal, et lou Manichau en niçois signifient : l’homme aux mains chaudes.

Est-ce parce qu’ils utilisent la forge, ou par allusion à la vertu que l’on prêtait aux maréchaux ferrant, souvent vétérinaires, et parfois rebouteux, d’enlever les « coups de chaleur »  et les fièvres par imposition des mains ?

On dit aussi en niçois, lou fabre, expression qui signifie aussi bien maréchal ferrant que forgeron, et qui a donné beaucoup de noms de famille.

 

Le vocabulaire du Manège :  la carrière

 

Et si nous commencions ce journal par un peu d’étymologie pour briller en société ?

- D’où vient donc le nom de « carrière », ce lieu sur lequel nous passons tant de temps à travailler nos chevaux ?

Tout simplement d’un ancien mot gaulois « carrus », qui désignait la charrette à quatre roues que les Gaulois utilisaient pour transporter leurs bagages vers le 4° siècle avant JC.

Au XVI° siècle, le mot carrière désigne  « l’arène pour les courses de char », et enfin, au XVII° siècle, le lieu clos où l’on travaille les chevaux pour les préparer à la guerre.

- Le même mot « carrière » a donné en niçois le mot « carrièra », qui désigne une rue. La « carrièra » donc la rue, contrairement au chemin, pour les piétons ou les cavaliers, est un endroit suffisamment large pour pouvoir passer en charrette.

- Et quelle est l’origine de l’expression « faire carrière » alors ? Y a t-il un lien avec notre carrière d’écurie ?

 

 

Le vocabulaire du Manège  : Faire Carrière

 

La carrière, aujourd’hui, c’est le métier. La « voie » dans laquelle on s’engage.

Et, faire carrière, c’est choisir une profession avec des étapes, une progression.

Ces expressions sont issues du Vocabulaire du Manège.

Au XIX° siècle, les cavaliers détendaient leurs chevaux en se promenant sur un chemin tout autour de la Carrière avant d’entrer dans celle-ci. Et lorsqu’ils avaient terminé, ils avaient « fait carrière », c'est-à-dire le tour du sujet, d’où l’expression actuelle de « faire carrière », réussir dans une profession.

Autre expression : « entrer en Carrière », c'est-à-dire aujourd’hui, embrasser un métier. Après avoir détendu son cheval autour de la carrière, on entrait en carrière pour se mesurer aux autres cavaliers.

 

Le vocabulaire du Manège  : le Manège

Le terme Manège est issu du latin Manus, la main, symbole de force et d’autorité. Il a donné en italien, maneggio,

mot arrivé en France au XVI° siècle, qui signifie manier. Le manège est le lieu où l’on manie nos chevaux.

 Le vocabulaire du Manège : galoper

 

Mot né au XII° siècle, le verbe galoper vient du francique  wala (galant), et hlaupan (bien sauter). Galoper, c’est avancer en sautant avec élégance. On trouve l’équivalent en allemand wohl laufen (courir avec plaisir).

 

Le même mot à donné au XII° siècle en littérature  le nom propre désignant  un messager: un galopin. Ce n’est qu’au XVIII° siècle que ce petit galopin est devenu par extension un effronté.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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